République du Congo : Un terminal pétrolier de TotalEnergies suspecté de graves pollutions

Le géant français était conscient des atteintes sur les populations locales et l’environnement

(30 septembre 2024, Paris) – L’enquête de Mediapart, Mongabay et Domani révèle de nouveaux éléments montrant que le terminal pétrolier de Djéno, opéré par la filiale congolaise de TotalEnergies, serait à l’origine de graves atteintes à la santé des populations locales et à l’environnement. Ces impacts négatifs ne pouvaient être ignorés de l’entreprise pétrolière, a déclaré Climate Whistleblowers (CW) aujourd’hui.

Cette enquête s’appuie notamment sur des documents confidentiels obtenus par CW. Elle confirme les dégâts environnementaux identifiés dans un Plan d’Action Biodiversité (PAB) effectué en 2016 pour la filiale de TotalEnergies. De multiples incidents de pollution y étaient détaillés, ainsi que leur impact sur les habitats côtiers et les espèces menacées, dont des tortues et des hippopotames.

A ce jour, les mesures d’atténuations de ces impacts semblent vagues, insuffisantes voire inefficaces. Les habitants de Djéno, ville de pêcheurs, sont particulièrement touchés par des maladies liées à l’environnement comme le cancer, des dermatoses et des maladies pulmonaires, qui pourraient être dues à la pollution de l’air et de l’eau. En 2019, TotalEnergies avait déjà été condamnée en première instance par une juridiction congolaise à verser des dommages et intérêts à l’Association Jeunesse pour la Vie du Kouilou et à dépolluer la lagune de Loubi, qui est d’une “très grande richesse biologique”, selon le PAB. En 2020, la Cour d’appel de Pointe-Noire a suspendu temporairement l’application de ce jugement, selon un rapport d’Amnesty International

« Il est impensable que ce type d’études environnementales ne soit pas systématiquement rendu public, a dit Gabriel Bourdon-Fattal, co-directeur de CW. Il est nécessaire de garantir la transparence des informations qui touchent à l’intérêt général et à la santé publique. »

« Les populations locales en Afrique sont les premières victimes d’une pollution émise en toute impunité, a déclaré Fadel Barro, membre du conseil d’administration de CW. Encore une fois, ce sont elles qui payent les coûts cachés d’un modèle économique qui ne leur profite pas. Elles sont maintenues dans l’ignorance alors qu’elles ont droit à la vérité et à la réparation. »

Ces révélations s’inscrivent dans le cadre des publications « Burning Skies ». L’enquête porte sur le torchage du gaz notamment à Djéno, et plus largement en Afrique et au Moyen-Orient, et est menée par quatorze médias internationaux coordonnés par le collectif de journalistes Environmental Investigative Forum (EIF) et le réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC)

Lire l’histoire complète ici : Un rapport interne prouve les ravages de TotalEnergies au Congo-Brazzaville

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Un seul lanceur d’alerte peut être au départ d’un élan plus grand, il peut agir en catalyseur d’actions collectives et massives face à l’opacité organisée pour maintenir le statu quo.

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